Le réflexe aidant des familles de proches fragiles de + de 60 ans

Partout en France

DE LA COLÈRE À L’ACTION

Aujourd’hui, la culture du soin s’élargit. Longtemps centrée exclusivement autour de
la personne en situation de dépendance, elle prend enfin conscience que cette dépendance
a inéluctablement une résonance significative sur l’entourage.

La responsabilité du prendre soin n’incombe pas seulement au système de santé _ qui a sa
raison d’être bien entendu _ mais repose également sur tout un système de solidarités
familiales devenues aussi indispensables que fragiles
.

Ces familles, parfois amis ou voisins, ce sont des aidants. Des aidants qui, à titre
non-professionnel, ajoutent à leur quotidien avec plus ou moins d’évidence une aide
régulière à un proche devenu dépendant.

En 2019, ils ont été estimés à 11 millions, toutes dépendances confondues (handicap,
maladie chronique, vieillesse)1. Près d’un quart de la population française donc, dont le rôle
fondamental dans le maintien à domicile ferait économiser 164 milliards d’euros à la
Sécurité Sociale, soit un tiers de son budget total².

En ce qui concerne plus particulièrement la dépendance liée à l’âge, l’accroissement
imminent du nombre de personnes âgées met face à
une contrainte que je souhaite fertile
et innovante
. Les aidants ont besoin de soutien et de reconnaissance, notamment juridique.
Et bien des initiatives émergent et se réfléchissent encore.

Malheureusement, le système de santé actuel est lui aussi fragilisé. Il n’est ni suffisant ni
assez réactif pour répondre à l’urgence du Grand Âge. Car un autre problème majeur est
inhérent à celui de ceux qui ont besoin d’aide : le problème des conditions de travail
auxquelles sont soumis les travailleurs du soin et du social pour prodiguer cette aide.
Les logiques institutionnelles, voire économiques, bien trop souvent finissent par prendre le
dessus sur les logiques de terrain, humaines et solidaires. Les professionnels, alors
confrontés à des situations complexes et contradictoires, finissent eux aussi par devenir
malades. Comment une société peut-elle espérer subvenir au besoin d’aide de ses
concitoyens si elle est elle-même à l’origine de l’épuisement de sa main-d’œuvre ?

Le projet Paumy & Vous est né de ce double constat, terreau de mon indignation et
de mon engagement. Aide-soignante à l’origine, puis formée à l’intervention sociale, je n’ai
plus d’énergie à perdre ni à la colère ni au malaise à cause d’un système qui devrait être
meilleur pour tous.

Pour que celui-ci évolue, se remette en question et transforme son autosuffisance en
s’alliant à des formes de travail social hybrides, novatrices et déterminées à contribuer au
mieux-être des autres, je me saisis alors de ma capacité d’agir.

Être travailleur social indépendant est un engagement fort pour faire évoluer ses
pratiques
, les développer, les croiser et rendre réplicable la diversité des solutions dont
notre société complexe a besoin. C’est la vocation de mon projet à long terme.
Se tourner vers les services de Paumy & Vous, c’est donc agir pour améliorer le quotidien
des aidants tout en soutenant une pratique sociale alternative et engagée.

1 Fondation APRIL : https://www.fondation-april.org/comprendre/barometre-et-etudes-aidants
2 « La solidarité ça existe…et en plus ça rapporte ! » Serge Guérin (2013, éditions Michalon Éditions)